__________________________________

Que savons-nous de l‘âge ?

 

En réalité nous avons 3 âges bien différents:

   ► L’âge chronologique: l’âge de notre passeport

   ► L’âge biologique: l’âge réel de nos cellules

   ► L’âge psychologique: l’âge que nous avons l’impression d’avoir

Seul l’âge chronologique est fixe et c’est le moins fiable.

L’âge biologique est une mesure qui nous indique comment le temps a affecté nos organes et nos tissus par comparaison à des sujets du même âge chronologique. Il peut y avoir une grande différence entre l’âge chronologique et l’âge biologique qui est l’âge véritable de notre organisme et il peut être 5, 10 ou 20 ans de plus ou de moins que l’âge chronologique.

Cet âge est mesuré par différents marqueurs comme la capacité respiratoire, le temps de récupération après l’effort, la force musculaire, les réflexes etc.. soit une batterie de tests qui donnent un âge beaucoup plus exact que l’âge civil.

Quand on me demande mon âge, je réponds que j’ai arrêté de compter depuis plusieurs années. Certaines personnes pourraient penser que je ne veux pas assumer mon âge civil mais en réalité je trouve beaucoup plus juste d’assumer pleinement mon âge biologique. Comme notre corps est sensible et répond aux informations qu’il reçoit, je n’ai pas envie de lui répéter un âge qui n’est pas réel et je n’ai pas envie non plus que les personnes que je rencontre projettent sur moi un âge qui ne correspond pas à la réalité biologique ressentie. D’ailleurs souvent quand une personne insiste pour me donner absolument un âge, elle ne tombe pas loin de l’âge biologique, ce qui est très bien.

L’âge psychologique est encore plus flexible et relève entièrement des croyances de chacun. Prenons deux personnes de 50 ans, l’une avec des croyances favorables (ou pas de croyance du tout, son âge n’est pas une préoccupation) concernant son âge, une vision de la vie optimiste, une relation amoureuse nourrissante et un respect de son propre corps. L’autre avec des croyances défavorables (je suis vieille, je suis sur la fin de ma vie…), une vision de la vie pessimiste, sans relation amoureuse satisfaisante et peu de respect pour son propre corps. La première aura l’impression d’avoir 30 ans et la deuxième 70 ! Et évidemment cet âge psychologique influe sur l’âge biologique. Les deux sont étroitement liés.

Comme nous allons le voir dans l’exemple impressionnant qui suit, l’âge biologique dépend essentiellement de la qualité de la conscience qui elle n’est pas assujettie à l’entropie (processus de dégradation de l’énergie).

Voir également la partie 3 sur la Longévité et Immortalité

Expérience de rajeunissement biologique

En 1979 Ellen Langer, psychologue, et ses collèges de Harvard ont réussi à démontrer la possibilité d’inverser la courbe de vieillissement grâce à une modification simple mais ingénieuse de la conscience. Ils demandèrent à des sujets âgés de 75 ans et plus, en bonne santé, de se retrouver pour une retraite d’une semaine à la campagne. On les informa à l’avance qu’ils subiraient une batterie d’examens physiques mais une obligation supplémentaire inhabituelle leur fut imposée : il leur était interdit d’apporter des journaux, revues, livres ou photos postérieurs à 1959.

Le but de cette requête bizarre devint évident lorsqu’ils arrivèrent dans le lieu de séjour. Il avait été aménagé pour reconstituer la vie quotidienne de vingt ans auparavant. Au lieu de magazines de 1979, on ne trouvait sur les tables que des numéros de Life et du Saturday Evening Post de 1959. La musique d’ambiance diffusait exclusivement des airs datant de vingt ans et, dans le cadre de ce retour en arrière, on demanda à ces hommes de se comporter en tous points comme s’ils étaient en 1959. Toutes les conversations devaient porter sur les événements et les célébrités de cette année-là. Leur séjour à la campagne était conçu dans les moindres détails pour que chaque sujet, dans ses sentiments, son apparence physique, sa conversation et son comportement, reproduise les attitudes qu’il avait à l’âge de 55 ans.

Pendant cette période, l’équipe de Langer mesura en détail l’âge biologique des sujets. Les gérontologues de l’époque ne pouvaient encore déterminer les marqueurs qui définissent précisément l’âge biologique, mais malgré tout, un profil global fut calculé pour chaque sujet en tirant parti des mesures de leur force physique, de leur correction posturale, de leur perception, de leur cognition et de leur mémoire à court terme, de même que celles de leurs seuils auditif, visuel et gustatif.

L’équipe de Harvard voulait changer le contexte dans lequel ces hommes se formaient une image d’eux-mêmes. Le point de départ de l’expérience était que le fait de se voir vieux ou jeune influence directement le processus de vieillissement lui-même. Pour ramener le contexte à 1959, les expérimentateurs demandèrent à leurs sujets de porter comme badge des photos d’identité prises vingt ans plus tôt, au travers desquelles les membres du groupe apprirent à se connaître sans tenir compte de leur aspect physique contemporain; ils étaient censés parler des événements de 1959 au présent de l’indicatif : «Je me demande si Eisenhower fera campagne avec Nixon aux prochaines présidentielles»; ils devaient parler de leurs épouses et de leurs enfants comme s’ils avaient vingt ans de moins, et, bien que ces hommes fussent tous en retraite, ils parlaient de leur carrière comme s’ils étaient encore en pleine activité.

Les résultats de cette simulation furent remarquables. Par rapport au groupe témoin qui se retira à la campagne mais tout en continuant à vivre dans le monde de 1979, les membres du groupe «rétro» montrèrent un progrès de la mémoire et de la dextérité manuelle. Ils étaient plus actifs et plus autonomes, ils se servaient eux-mêmes lors des repas et faisaient le ménage dans leur chambre et se comportaient plus comme des hommes de 55 ans que des hommes de 75 ans.

Le changement le plus remarquable était peut-être celui ayant trait à des aspects du vieillissement tenus pour être irréversibles. Des juges impartiaux à qui on avait demandé d’examiner des photographies des sujets prises avant et après l’expérience trouvèrent que les visages étaient visiblement plus jeunes de trois ans en moyenne. Des mesures de la longueur des doigts, qui tend à se réduire avec l’âge, indiquèrent que les leurs s’étaient allongés. Les jointures raidies étaient devenues plus flexibles, les sujets avaient commencé à se tenir plus droits, comme lorsqu’ils étaient plus jeunes. La force musculaire, mesurée à la poignée dynamométrique, s’était améliorée, tout comme l’ouïe et la vue.

Les membres du groupe témoin montrèrent eux aussi quelques améliorations (ce que Langer expliqua par le fait qu’un séjour à la campagne et un traitement privilégié leur donnait à eux aussi l’impression de rajeunir) mais le groupe témoin montra en fait une régression de certains indices comme la dextérité manuelle et la longueur des doigts. On considère que l’intelligence est fixe chez les adultes, or plus de la moitié des membres du groupe expérimental montrèrent un accroissement de l’intelligence au terme de leurs cinq jours passés à revivre 1959, tandis qu’un quart des hommes du groupe témoin montrèrent un déclin des résultats aux tests de QI.

L’étude du professeur Langer fut une étape décisive dans la mesure ou elle prouva que des signes de vieillissement prétendus irréversibles pouvaient être inversés grâce à une intervention psychologique.

 ↣  Elle attribua ce succès à trois facteurs :

  • 1 : on avait demandé à ces hommes de se comporter comme s’ils étaient plus jeunes. 
  • 2 : on les avait traités comme s’ils avaient eu l’intelligence et l’autonomie de sujets plus jeunes, contrairement à la manière dont beaucoup étaient traités chez eux. Par exemple, on leur demandait respectueusement leur avis et on les écoutait vraiment.
  • 3 : on leur avait demandé de se conformer à des instructions complexes régissant leurs activités quotidiennes. 

Etant donné que ces trois facteurs se chevauchaient, Langer ne put en fin de compte déterminer lequel était le plus important. Elle émit l’hypothèse qu’une inversion comparable du vieillissement aurait pu être obtenue si on avait donné à accomplir aux sujets une tache complexe, comme la composition d’un opéra — tâche que Verdi s’était assignée lorsqu’il allait sur ses 80 ans.

Les résultats exposés par le professeur Langer posent de nouvelles questions et ouvrent de nombreuses perspectives. L’ancien paradigme nous dit que le temps est objectif, mais notre corps réagit en fait au temps subjectif, tel qu’il s’enregistre dans les souvenirs et les sentiments intérieurs. Langer avait permis a ces hommes d’être des voyageurs du temps intérieur: ils étaient, sur le plan psychologique, revenus vingt ans en arrière, et leur corps avait suivi. La manière la plus simple dont je puisse expliquer ce phénomène c’est de dire que deux aspects de la conscience avaient alors été modifiés : l’attention et l’intention. La conscience comporte toujours ces deux éléments.

Dans l’expérience de Langer, l’attention des sujets était fortement concentrée sur le contexte de l’année 1959, ce qui déclencha un nouveau flux d’information biologique parce que tout ce qu’ils voyaient, entendaient ou dont ils parlaient était forcement associé à cette localisation particulière. Dans le même temps, ils devaient agir selon une intention : l’intention d’être exactement comme ils étaient vingt ans auparavant. Il n’y a rien de magique dans ces deux facteurs : nous prêtons tous attention à des choses diverses pendant la journée et nous allons tous jusqu’au bout de divers désirs et intentions.

La magie réside dans la manière dont le corps accompagne cette modification de la conscience en franchissant la barrière du temps. Il n’est ni faisable ni réaliste d’essayer de vivre dans le passé, mais il y a là des indices qui valent la peine d’être relevés. Une fois de plus, nous voyons que la qualité de la vie dépend de la qualité de l’attention, Tout ce à quoi vous prêtez attention prendra une importance croissante dans votre vie. Il n’y a pas de limites aux types de changements que peut produire la conscience.

Dans notre société, nous ne nous servons pas du flux de l’attention pour produire des résultats; nous ne sommes pas à l’écoute de l’énergie et de l’information qui prennent corps en nous toutes les fois que nous éprouvons un changement de conscience.

Pourtant rien qu’en localisant notre conscience sur une source de douleur ou d’inconfort nous pouvons déclencher le début de la guérison, car le corps dirige naturellement la guérison partout où l’attention est attirée.

RETOUR au Sommaire

Retour en haut